Jésus Bon Pasteur : pourquoi cette comparaison? - Holyart.fr Blog

Jésus Bon Pasteur : pourquoi cette comparaison?

Jésus Bon Pasteur : pourquoi cette comparaison?

Le quatrième dimanche de Pâques, la liturgie célèbre Jésus Bon Pasteur. Comment nait cette image de Christ ?

Nous avons l’habitude d’entendre parler de Jésus comme du Bon Pasteur. Dès notre enfance, nous avons vu des images pieuses et des statuettes qui le représentent avec moutons et agneaux. Mais d’où nait cette image ?

Parmi les représentations symboliques de Jésus, celle du Bon Pasteur était probablement la plus répandue déjà dans les premiers siècles du Christianisme, quand les chrétiens devaient se réfugier dans les catacombes pour pratiquer leur foi. C’est ici que nous trouvons les premières représentations d’un jeune homme qui porte un agneau autour du cou, une représentation qui dérive d’une image païenne, celle de Hermes Kriophoro qui porte le bélier sacrifié.

Même si la représentation continua d’être utilisée au cours des siècles suivants, après la proclamation du Christianisme comme religion officielle, c’est seulement au Ve siècle qu’elle fut définie dans sa forme conventionnelle. Jésus est représenté selon l’iconographie de l’époque, avec des vêtements somptueux, l’auréole autour de la tête et un mouton sur les épaules.

C’est l’Évangile selon Jean qui nous décrit Jésus comme le Bon Pasteur qui sacrifie sa personne pour Ses moutons. En fait, c’est Jésus en personne qui se définit comme tel : « En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands ; mais les brebis ne les ont point écoutés. Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages. Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans l’abondance. Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Mais le mercenaire, qui n’est pas le berger, et à qui n’appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, abandonne les brebis, et prend la fuite ; et le loup les ravit et les disperse. Le mercenaire s’enfuit, parce qu’il est mercenaire, et qu’il ne se met point en peine des brebis. Je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles me connaissent, comme le Père me connaît et comme je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut que je les amène ; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. Le Père m’aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même ; j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre : tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père » (Jean 10, 7-18).

La péricope ou parabole du Bon Pasteur n’est pas le seul passage des Évangiles où on utilise l’image du berger et des moutons. Pensons à la parabole du mouton égaré, une des trois paraboles de la miséricorde. Elle parle d’un berger qui, s’étant aperçu avoir égaré un de ses moutons, laisse tout le troupeau pour retourner le chercher. Nous la lisons dans l’Évangile de Matthieu et dans celui de Luc et sa signification est simple : comme le bon berger ne s’inquiète pas pour son troupeau entier, mais affronte chaque adversité pour retrouver le seul mouton qui s’était égaré, ainsi Dieu aura toujours plus à cœur ceux qui, après avoir perdu le chemin et s’être perdus dans l’obscurité du péché, retrouvent la foi et la voie de l’amour, plutôt que ceux qui n’ont jamais hésité.

Déjà Ézéchiel avait parlé de Dieu comme d’un berger qui va à la recherche de ses moutons pour en prendre soin et les rassemble de toute part pour les amener à des pâturages fertiles et tranquilles, et cherchera et soignera ceux qui se seront égarés : « Car ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Voici, j’aurai soin moi-même de mes brebis, et j’en ferai la revue. Comme un pasteur inspecte son troupeau quand il est au milieu de ses brebis éparses, ainsi je ferai la revue de mes brebis, et je les recueillerai de tous les lieux où elles ont été dispersées au jour des nuages et de l’obscurité. Je les retirerais d’entre les peuples, je les rassemblerai des diverses contrées, et je les ramènerais dans leur pays ; je les ferai paître sur les montagnes d’Israël, le long des ruisseaux, et dans tous les lieux habités du pays. Je les ferai paître dans un bon pâturage, et leur demeure sera sur les montagnes élevées d’Israël ; là elles reposeront dans un agréable asile, et elles auront de gras pâturages sur les montagnes d’Israël. C’est moi qui ferai paître mes brebis, c’est moi qui les ferai reposer, dit le Seigneur, l’Éternel. Je chercherai celle qui était perdue, je ramènerai celle qui était égarée, je panserai celle qui est blessée, et je fortifierai celle qui est malade. Mais je détruirai celles qui sont grasses et vigoureuses. Je veux les paître avec justice » (Ézéchiel 34,11-16).

Pensons également au Psaume 23, le Psaume de David :

L’Éternel est mon berger:
je ne manquerai de rien.
Il me fait reposer dans de verts pâturages,
il me dirige près des eaux paisibles.
Il restaure mon âme, il me conduit dans les sentiers de la justice,
à cause de son nom.
Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort,
je ne crains aucun mal, car tu es avec moi :
Ta houlette et ton bâton me rassurent.

Pourquoi Jésus se compare-t-il au Bon Pasteur ?

En lisant la parabole du Bon Pasteur dans l’Évangile de Jean, il n’est pas difficile de comprendre comment en elle Jésus est en train de révéler le futur, son propre Sacrifice. Comme le berger est prêt à donner sa vie pour ses moutons, ainsi Jésus donne sa vie pour les hommes, en s’immolant et en se livrant à une souffrance abominable. Mais ce n’est pas tout. Il déclare son amour non seulement pour les moutons de son troupeau, mais aussi pour celles qui vivent en dehors de la bergerie, et dans cela nous pouvons lire le désir de rassembler autour de Lui non seulement ceux qui lui sont dévoués, mais aussi ceux qui ne croient pas encore en Lui.

Dans la parabole du mouton égaré, ensuite, le message d’amour de Jésus, prêt à pardonner les pécheurs, voire à les aimer encore plus justement parce que fragiles, vulnérables au péché, émerge de manière très forte. C’est justement à ces personnes que Jésus réserve le plus grand soin, pour les retrouver, les accueillir, les soigner dans le corps et dans l’âme, exactement comme un berger réserve plus d’attentions aux moutons malades et blessés.

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Jésus se présente comme le Bon Berger, prêt à sacrifier tout pour ses moutons, à vivre dans la solitude au milieu des pâturages, uniquement pour les nourrir de manière adéquate et les garder en sécurité. Il se déclare gardien, voire porte des brebis, une porte à travers laquelle il est nécessaire de passer afin de mériter le salut et le pardon. La nourriture qu’il nous offre est Sa propre Chaire, Son propre Sang, dans la répétition du sacrifice eucharistique, et ainsi non seulement il nous conduit au pâturage, mais il se fait pâturage Lui-même, nourriture pour l’âme, fourrage pour l’esprit, eau pour notre soif inépuisable. Sa mort sur la croix n’est que le début de l’espérance, le début du salut pour Son troupeau, gardé par Son amour généreux, inspiré par ce même amour à faire le même, à se dédier aux autres, surtout les plus faibles, à qui s’égare, en arrivant même au sacrifice extrême, afin de marcher tous ensemble sur le chemin tracé par Jésus vers le Royaume des Cieux.

Prière à Jésus Bon Pasteur

Nombreuses sont les prières dédiées à Christ Bon Pasteur. Voici une Prière de Saint Jean-Paul II à Jésus Bon Pasteur afin de favoriser les vocations chez les jeunes :

Seigneur Jésus Christ,
Bon pasteur de nos âmes,
qui connais tes brebis
et sais comment rejoindre le cœur de l’homme,
ouvre l’esprit et le cœur des jeunes qui cherchent
et attendent une parole de décision et de paix pour leur vie.

Fais-leur comprendre que c’est dans le mystère de ton Incarnation
qu’ils trouveront la pleine lumière.

Réveille le courage de ceux qui savent où chercher la vérité
mais craignent que ta demande ne soit trop exigeante.
Mets en mouvement l’âme de ces jeunes qui voudraient te suivre
mais ne savent pas ensuite surmonter les incertitudes et les peurs
et finissent par suivre d’autres voies
et d’autres sentiers sans débouché.

Toi qui es la Parole du Père,
Parole qui crée et sauve,
Parole qui illumine et soutient les cœurs,
triomphe par ton Esprit des résistances
et des atermoiements des âmes indécises ;
suscite chez ceux que tu appelles
le courage de la réponse d’amour :
“Me voici, envoie-moi !”

Vierge Marie, jeune fille d’Israël,
soutiens de ton amour maternel
ces jeunes à qui le Père fait entendre sa Parole.
Soutiens ceux qui sont déjà consacrés.
Qu’ils répètent avec toi le oui d’un don de soi-même
joyeux et irrévocable.

Amen.

Et voici une prière à Jésus Bon Pasteur que chacun de nous peut réciter quand il se sent perdu et nécessite d’être sauvé :

 Seigneur Jésus, tu es le Bon Pasteur.

Porte-moi sur tes épaules quand je connais la faiblesse.

Nourris-moi de ta Parole quand je sens la faim de Dieu.

Pose sur moi ton regard quand j’ai besoin d’être aimé.

Dirige-moi par ton bâton de berger quand je suis perdu sur la route.

Donne-moi paix et confiance quand j’éprouve la solitude.

Remplis-moi de ta douce joie quand le doute m’assaille.

Accorde-moi l’audace de ton Esprit quand j’ai peur de parler de toi.

Fais de moi ton disciple et ami quand je veux témoigner de toi.

Sois le Pasteur des miens et de tous, conduis-les à la source d’eau vive dans ton Royaume de lumière et d’amour.

Amen !

Quand fête-on Jésus Bon Pasteur ?

C’est le quatrième dimanche du Temps Pascal que nous célébrons Jésus Bon Pasteur. La liturgie de cette journée est dédiée à la prière pour les vocations, pour soutenir et aider les jeunes qui veulent embrasser la voie de la foi et, en général, nous nous concentrons tous sur le désir exprimé par Jésus de voir tous Ses moutons recueillis en troupeau par la foi et par l’amour dans un seul et unique. En ce jour, on médite sur le guidance de Jésus, mais aussi sur la nécessité de suivre Son exemple, d’accueillir dans le troupeau même ceux qui n’en font pas partie, dans un désir d’unité et d’harmonie, et de pardonner, voire aider ceux qui se sont égarés.