Le 1er juin c’est la journée mondiale des parents 2022, un moment pour rappeler l’importance des parents en tant que premiers et principaux éducateurs des enfants.
La Journée mondiale des parents a été instituée par l’ONU en 2012 avec la résolution A/RES/66/292 dans le but de célébrer les parents du monde entier, de toutes les races, cultures et professions de foi, en rappelant leurs sacrifices et l’engagement à cultiver le rapport avec leurs enfants pour les faire grandir dans les meilleures conditions.
Cela peut sembler banal, presque escompté que les parents soient les premiers éducateurs des enfants, les futurs adultes du monde de demain.
Mais malheureusement ce n’est pas le cas.
Ceux qui éduquent un enfant, qui assument la responsabilité de l’adulte qu’il deviendra, se trouvent à devoir soutenir un engagement très lourd et délicat, pour l’enfant même, mais aussi pour toute la communauté. Nous parlons de parents biologiques, mais adoptifs aussi.
Et pourtant la profonde crise qui a bouleversé la société moderne dans les dernières décénnies a fait vaciller l’importance de la figure parentale. Du reste, à bien y réfléchir, c’est le concept même de famille qui est entré en crise, à cause de toute une série de tensions et forces qui ont éloigné de plus en plus les individus singuliers du noyau familial véritable. La faute, si l’on peut dire, au boom économique, qui a apporté un plus grand bien-être au détriment d’un plus grand engagement des femmes dans le monde du travail. Par conséquent, moins de temps pour s’occuper des enfants, voire moins de temps pour avoir, des enfants.
À cela, ajoutons des changements sociétaux et de pensée, qui ont évolué au cours du temps.
La plus grande émancipation des femmes, par exemple, qui a amené à une volonté accrue d’affirmation personnelle individuelle en dehors de la famille d’appartenance. Le modèle de famille patriarcale avec des rôles préétablis et imposés sans appel par un héritage générationnel fait sentir les femmes modernes vraiment à l’étroit. Si une femme veut se sortir d’une situation familiale ou sentimentale qui ne la satisfait pas, voire pire qui la lèse, maintenant elle peut pratiquement le faire à tout moment, ou du moins elle a souvent les instruments économiques pour être indépendante.
Ensuite, nous devons considérer le changement des rôles masculins et féminins, qui, si d’un côté a permis une expression plus libre et spontanée de son intériorité, elle a également généré une certaine confusion dans notre société qui s’est basée pendant des siècles sur des schémas traditionnels. La libération sexuelle des années Soixante a amené à une plus grande ingérence du plaisir dans le contexte des rapports de couple, en ébranlant une condition séculaire pour laquelle seulement aux hommes étaient permises certaines libertés.
Mais les enfants aussi ont commencé à revêtir un rôle différent dans les rapports de couple. Désormais les rapports à l’intérieur de la famille ne sont plus liés à une hiérarchie qui présupposait obéissance aveugle et respect dû. Les parents doivent savoir gagner la confiance de leurs enfants, créer avec eux un rapport fait d’amour réciproque et de respect, ne pouvant plus compter uniquement sur le lien du sang.
L’instabilité conjugale, le manque de confiance entre conjoints, la facilité avec laquelle hommes et femmes jettent l’éponge, en se rendant aux premières difficultés et en ayant recours au divorce, plutôt que de lutter pour sauver un mariage devenu trop vite inconfortable, amènent à un appauvrissement progressif et inexorable du concept de famille.
Et les enfants ? Nerveux, abouliques, démotivés, incapables de reconnaître et d’apprécier la valeur des choses matérielles, car trop souvent elles sont utilisées afin de compenser le manque de temps ou de capacité de la part des parents à affronter engagements et problèmes. L’angoisse existentielle qui avant surprenait les adolescents, maintenant elle arrive tôt, trop tôt, et comme des oiseaux poussés hors du nid avant le temps, sans un endroit où revenir, sans points de référence solides, les nouveaux hommes et les nouvelles femmes font leur entrée dans le monde pleins d’incertitudes et de fragilités.
Mais quand nait un enfant, nait aussi un parent.
Nous aimons cette phrase, profondément vraie. Au-delà des changements économiques et sociaux de notre temps, bien que le monde soit un endroit difficile pour vivre, dévoré par le consumérisme et par la superficialité, ou dominé par la nécessité la plus désespérée chez les peuples les moins chanceux, nous aimons penser qu’être parents puisse encore signifier quelque chose de fondamental et d’unique.
Pour cette raison, la Journée mondiale des parents est fêtée chaque année, afin de rappeler et d’honorer ces personnes qui ont entre leurs mains le futur de notre monde et qui travaillent tous les jours pour nous tous. Oui, ils travaillent, car être parent est comme un travail, souvent plus fatiguant que beaucoup d’autres, et jamais rétribué, probablement car sa valeur est tout à fait inestimable.
Nous parlons de quelqu’un qui a pour mission et pour devoir de transmettre les justes valeurs aux enfants, afin de les aider à construire des modèles de vie futurs respectueux de l’éthique humaine, alimentés par la justice, le respect, la gratitude et l’amour.
Ce n’est certainement pas une tâche facile.
Les parents sont comme les racines de l’arbre de la vie, dont nous avons parlé dans un article précédent. Voilà que, en plus de représenter depuis l’antiquité un symbole de vitalité et de renouvellement, l’arbre de la vie exprime également un lien profond, indissoluble, et, dans le contexte des rapports humains, le concept de famille, où les parents constituent les racines solides et les enfants les branches luxuriantes, chargées de fleurs et de fruits nouveaux. Offrir un bijou ou un objet qui représente l’arbre de la vie est donc un geste de bon augure pour n’importe quelle famille.
La signification de l’Arbre de la vie
Toutes les religions, dès les origines de l’histoire humaine, sont liées d’une manière ou d’une autres aux arbres…
Parents dans la Bible
Nous avons dit que le rôle de la famille et des parents a profondément changé dans les dernières décennies. Mais comment a évolué le concept de parents et de famille dans la Bible ? Quel a été le plan de Dieu concernant mère et père dès les origines ?
En souhaitant nous attarder sur le binôme parents-Bible, nous comprenons que le concept de famille a des origines profondes déjà en lisant la Genèse, où nous trouvons cette phrase : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à une femme, et ils deviendront une seule chair » (Genèse 2,24). Voilà ce qui arrive quand un homme et une femme se marient : ils quittent la maison des parents pour créer une famille à eux.
Mais faisons à un pas en arrière, jusqu’à Adam et Ève, nos ancêtres.
L’histoire d’Adam et d’Ève
Qui ne connait pas l’histoire d’Adam et d’Ève, le premier homme et la première femme ? Mais sommes-nous sûrs de la connaître vraiment ?
Dès le début, Dieu a fondé le développement de l’humanité sur le concept de famille. Que nous considérions la tradition sacerdotale selon laquelle homme et femme ont été créés au même moment (Genèse 1,26-28) ou que nous suivions celui jéhoviste selon lequel la femme fut créée par une côte de l’homme (Genèse 2,18-25), dans les deux cas hommes et femmes furent créés pour se compléter l’un l’autre, pour être ensemble, être féconds et peupler la terre. Comme nous le savons, quelque chose a mal tourné. Adam et Ève pêchèrent et, afin de s’innocenter devant Dieu, ils s’accusèrent l’un l’autre. Pas vraiment un bon début pour la première famille de l’histoire, surtout si nous pensons à ce qui s’est passé ensuite avec Abel et Caïn, leurs premiers enfants ! C’est comme si le péché originel ait corrompu l’idée de Dieu et il faudra attendre Noé et sa famille modèle afin d’assister à une nouvelle possibilité accordée par le Toutpuissant à l’homme. Noé avait une femme et trois enfants, et Dieu pour cela le jugea « juste » et le sauva du déluge avec toute sa maison (Genèse 7,1). En fait, en s’adressant à Noé, il recommença à encourager lui et ses enfants à peupler la Terre : « Soyez féconds, multipliez et remplissez la terre » (Genèse 9,1 ; cf. 1,28).
Mais la famille revêt un rôle fondamental dans toute la Bible.
Pensons à Sarah et Abraham, qui d’abord tentèrent de remédier à la stérilité de leur mariage en cherchant un fils en dehors de ce dernier, pour ensuite retourner se confier en Dieu.
Pensons à Jacob, de la descendance duquel naquirent les douze tribus d’Israël. Une famille exemplaire ? Pas vraiment si nous considérons ce que ses frères firent endurer à Joseph, le fils préféré de Jacob, bien que même cette mésaventure fasse partie du plan de Dieu.
Et que dire du Roi David ? Un grand Roi, mais certainement pas un mari ou un père exemplaire…
Mais dans la Bible ils existent également des exemples de familles sans tâche, régies par l’amour, la fidélité et surtout la dévotion aux enfants et à leur éducation. Dans le livre de Tobie on affirme un modèle de mariage et de vie familiale sous le signe de l’honnêteté et du respect. Voici comment Tobie et Sarah s’adressent à Dieu en lui demandant de bénir leur union : « C’est toi qui as fait Adam ; tu lui as fait une aide et un appui : Ève, sa femme. Et de tous deux est né le genre humain. C’est toi qui as dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui soit semblable. Ce n’est donc par pour une union illégitime que je prends ma sœur que voici, mais dans la vérité de la Loi. Daigne me faire miséricorde, ainsi qu’à elle, et nous mener ensemble à un âge avancé. Puis ils dirent d’une seule voix : Amen, amen ! » (Tobie 8,6-8).
Ou bien l’exhortation de Tobie à son fils d’honorer lui-même et sa mère, en plus de Dieu : « Il appela son fils Tobie, qui vint à lui. Tobie lui dit : Mon enfant, quand je mourrai, enterre-moi dignement. Honore ta mère et ne l’abandonne pas aussi longtemps qu’elle vivra. Fais ce qui lui est agréable et ne l’attriste en rien. Souviens-toi, mon enfant, de tous les risques qu’elle a courus pour toi quand tu étais dans son sein. Quand elle mourra, enterre-la auprès de moi, dans le même tombeau » (Tobie 4,3-4).
En arrivant au Nouveau Testament, Jésus continua à pratiquer les valeurs fondamentales du mariage et de la famille constituée par l’union indissoluble de l’homme et de la femme, comme c’était dans le dessein de Dieu depuis le début. À cela, il ajoute l’élévation du mariage à sacrement.
Évidente ensuite est l’importance de l’exemple familial fourni par la Sainte Famille, constituée par Saint Joseph, la Sainte Vierge et l’Enfant Jésus. Une famille qui incarne un quotidien fait de respect, amour, soin des enfants, qui doivent grandir aimés et en harmonie, en affrontant ensemble avec les parents joies et difficultés, préoccupations et attentes, et fait avant tout du respect pour la Loi de Dieu.
Au fil du temps, à ce modèle familial resté fondamental, s’unira dans les textes sacrés le concept d’amour entre Christ et l’Église en tant qu’apogée et revendication du projet de Dieu auquel tout rapport humain est soumis : « Enfants, obéissez à vos parents, selon le Seigneur, car cela est juste. […] Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur » (Éphésiens 6,1-4).
Les dix commandements
Naturellement dans un discours sur la famille et le rapport avec les parents dans la Bible, nous ne pouvons pas faire abstraction des 10 commandements et, en particulier, du Quatrième : honore ton père et ta mère.
Les dix commandements
Les Dix Commandements, ou le Décalogue, comme ils sont autrement définis, sont les règles imprimées sur les Tables de la Loi que…
Il s’agit du Commandement qui ouvre la deuxième Table de la Loi, i.e. le premier des commandements concernant la charité envers le prochain.
Ce que Dieu impose à qui souhaite suivre la Voie est clair : ceux qui nous ont généré doivent être aimés, avant tous les autres, car plus proches de nous de n’importe qui d’autre. Inutile d’aimer les autres, des personnes éloignées, si nous ne sommes pas capables d’aimer qui nous est si proche.
Les parents ne doivent pas uniquement être aimés, mais « honorés », i.e. élevés à une intensité d’amour et de dévotion encore plus grande. Cela justement en vertu de tout ce qu’ils ont fait pour nous à partir du moment où ils nous ont donné la vie. Il n’est donc pas suffisant de les aimer, il faut aussi les respecter et leur obéir, non pas comme on obéit à quelqu’un que l’on craint, mais toujours par amour.
Et naturellement, c’est dans le devoir des enfants de prendre soin d’eux quand, âgés ou malades, ils en auront besoin, en refermant un cercle parfait d’amour voulu par Dieu et par la nature de la vie en soi.
Phrases sur les parents
De nombreuses phrases ont été écrites à propos de la famille, de la nécessité d’aimer et de respecter les parents. Nous en avons choisi certaines qui nous plaisent particulièrement, trouvées sur le Net, afin de célébrer à notre manière la Journée mondiale des parents.
« Honore ton père et ta mère, afin d’avoir longue vie sur la terre que te donne le Seigneur, ton Dieu » (Exode 20,12)
L’Apôtre enseigna : « Enfants, obéissez à vos parents, selon le Seigneur, car cela est juste. Honore ton père et ta mère c’est le premier commandement avec une promesse, afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre » (Éphésiens 6,1-3).
Celui qui frappe son père ou sa mère sera mis à mort. (Exode 21:15)
Chers parents, aidez vos enfants à découvrir l’amour de Jésus ! Cela les rendra forts et courageux. (Pape François pour rappeler la Journée mondiale des parents en 2019)
Écoute, mon fils, l’instruction de ton père, et ne rejette pas l’enseignement de ta mère. (Proverbes 1:8-9)
La chose la plus importante que les parents puissent enseigner à leurs enfants, c’est de réussir à vivre sans eux. (F. A. Clark)