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Voici les meilleurs films à voir pour Pâques
2 avril 2025
Tempo di lettura: 7minuti
De La plus grande histoire jamais contée à la Passion du Christ, en passant par Jésus Christ Superstar. Films à voir pour Pâques afin de méditer sur la vie de Jésus
Dans le monde dans lequel nous vivons et dans lequel la technologie et l’information médiatique régissent de nombreux aspects de notre quotidien, il est inévitable que même des thèmes et des sujets élevés, comme peut l’être la religion et, de manière plus spécifique, l’histoire des événements et des personnages qui y sont liés, soient empruntés par les nouvelles formes de communication. En réalité, en ce qui concerne les films sur Jésus, nous devons remonter très loin afin de trouver les premières tentatives, de la part de réalisateurs et producteurs, de raconter l’histoire humaine du Sauveur. Un des premiers films sur ce sujet est Christus, tourné par Giulio Antamoro en 1916, qui raconte, avec l’expressivité typique du cinéma muet, la vie de Christ à travers une succession de tableaux vivants qui renvoient aux grands chefs d’œuvre de l’art sacré de la Renaissance. En restant plus proche de l’époque actuelle, nombreux et variés sont les films à voir pour Pâques, dédiés à la vie de Jésus.
Le cinéma s’est toujours adressé à la figure de Christ de deux manières. D’un côté, surtout des années ’20 jusqu’aux années ’60, les grandes productions américaines ont préféré codifier Sa figure de manière presque stéréotypée, en en exaltant la solennité et le mystère divin, au point que, dans la plupart des films où Jésus apparait, on ne le voit pas du tout (un exemple pour tous est Ben-Hur, où Jésus n’est jamais encadré de face). Une figure hiératique, entièrement dépourvue des fragilités humaines, voire des doutes que les Évangiles laissaient entrevoir.
Ensuite, réalisateurs et producteurs commencent à mettre en discussion cette vision bien-pensante et édulcorée et à se mettre en discussion eux-mêmes, en proposant des films originaux, souvent objet de discussions, polémiques, voire de remontrances armées, comme fut le cas vis-à-vis de Martin Scorsese pour son La dernière tentation du Christ, film accusé de blasphème, qui a scandalisé le monde catholique et déchaîné de véritables attaques dans les cinémas où il était diffusé.
Dans L’Évangile selon Saint Matthieu que Pier Paolo Pasolini dirigea en 1964, tout en racontant la vie de Jésus telle qu’elle est décrite dans l’Évangile selon Matthieu, justement, fut aussi considéré comme trop antidogmatique et déchaîna un âpre débat.
D’autres réalisateurs ont décidé de tourner des films sur la vie de Jésus en la rapprochant de leur temps et des changements culturels, comme le fit Norman Jewison avec son Jesus Christ Superstar (1973), inspiré par la comédie musicale d’Andrew Lloyd Webber et de Tim Rice et beaucoup influencé par la culture hippy.
D’autres encore, comme le groupe comique anglais des Monty Python, s’essayèrent dans des parodies qui suscitèrent des controverses non négligeables, comme La vie de Brian, réalisé en 1979 par Terry Jones, qui raconte les péripéties d’un personnage marrant et malchanceux, Brian, dans la Judée occupée par les romains, péripéties qui s’entrecroisent, même si de manière indirecte, avec l’histoire de Jésus.
Dresser la liste de tous les films sur la vie de Jésus serait impossible. Nous en avons donc identifié certains à voir pour Pâques afin de réfléchir d’une manière différente par rapport à l’habitude sur le mystère pascal.
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La Passion de Christ
Nous nous sommes déjà attardés sur La Passion du Christ (The Passion of the Christ, 2004), une superproduction écrite et dirigée par Mel Gibson en 2004 retraçant les douze dernières heures de vie de Jésus, tout en parlant de la conversion qui impliqua l’acteur et réalisateur australien. Film intense, cru et explicite jusqu’à la brutalité, il montre sans filtres la souffrance et les violences subies par Jésus (James Caviezel) du moment de son arrestation à la Crucifixion. Pour cette violence, jugée excessive par beaucoup, le film fut condamné par la critique et subit également des accusations d’antisémitisme. Gibson s’inspira des Évangiles et de la vision de la bienheureuse Anne Catherine Emmerich, mystique et voyante allemande autrice du texte La douloureuse Passion de Jésus-Christ, dans lequel la Passion de Jésus est racontée avec force détails crus et un réalisme effrayant. Le film fut tourné en latin, juif et araméen, sous-titré, et cela rend l’expérience visuelle et émotive encore plus aliénante.
Le déjà cité La dernière tentation de Christ (The Last Temptation of Christ, 1988) fut tournée par Martin Scorsese, qui, avant de devenir réalisateur, avait étudié pour devenir prêtre et qui, avec ce film controversé, voulut amener sur l’écran son expérience spirituelle et humaine. Tiré du roman La dernière tentation (O teleftéos pirasmós) de l’écrivain grec Nikos Kazantzakis, il raconte au début les derniers jours de vie de Jésus, ses doutes, sa fragilité humaine face à l’immensité de la mission que Dieu a planifiée pour lui, pour ensuite déstabiliser complètement le spectateur avec le récit d’une réalité alternative, dans laquelle Jésus descend de la croix et commence une nouvelle vie en mariant Marie Madelaine et en vivant comme mari et père. Toute cette partie du film se révèle ensuite être une simple hallucination, une tentation induite par le Diable, mais les réactions suscitées par ce film furent très fortes et controversées.
Jesus Christ Superstar (1973), réalisé par Norman Jewison, se ressent profondément du ferment et des suggestions culturelles et sociales des années ‘70. Transposition de la magnifique comédie musicale écrite par Andrew Lloyd Webber (musique) et Tim Rice (textes), il parle d’une compagnie d’acteurs hippies qui décide de mettre en scène la dernière semaine de vie de Jésus. Pour ce faire, ils se rendent dans une zone désertique, mais sont bientôt captivés par l’histoire qu’ils sont en train de raconter, au point de rendre impossible de comprendre où finissent les acteurs et où commencent les personnages. La question, encore très actuelle aujourd’hui, autour de laquelle tourne tout le film, est comment se seraient passées les choses si Jésus était né à l’époque des médias de masse et non pas il y a 2000 ans. Inoubliable l’interprétation offerte par le personnage de Judas (Carl Anderson), ici pas traître, mais instrument de Dieu et complémentaire de Jésus (Ted Neeley) sur le chemin vers la Croix. Bien qu’à l’époque des polémiques concernant la gestion non conventionnelle du sujet religieux surgirent, aujourd’hui Jesus Christ Superstar est reconnu même par la Commission nationale pour l’évaluation des films de la Conférence Épiscopale Italienne.
Inspiré par les Évangiles, Le Roi des rois (King of Kings, 1961), réalisé par Nicholas Ray, est le premier film où on montra le visage de Jésus. Tourné en Espagne, il raconte l’histoire de Jésus d’avant sa naissance, de la destruction de Jérusalem par Pompée, en montrant les événements historiques de l’époque, entre la domination romaine et le cruel Hérode le Grand, jusqu’à la Crucifixion. Grand film historique, mais tourné avec grande sensibilité, poésie et profondeur, il raconte les vicissitudes de nombreux personnages du nouveau Testament, comme Jean le Baptiste. Intense et poétique le Jésus interprété par Jeffrey Hunter.
Écrit et réalisé par Pier Paolo Pasolini et tourné avec des acteurs non professionnels, L’Évangile selon Saint Matthieu (1964) raconte la vie de Jésus telle qu’elle est racontée dans l’Évangile selon Matthieu, de l’Annonciation à Marie aux tentations dans le désert, jusqu’à la prédication, à Son arrestation et à Sa mort. Saint Matthieu, dans son long récit, s’attarde sur l’enseignement d’amour, le onzième commandement, et l’amour revient également dans ce film, l’amour immense de Jésus, qui L’amène à se sacrifier pour une humanité quasi incapable de comprendre l’importance de ce sacrifice. Le film culmine avec la Passion et Résurrection de Christ. Public et critique en furent profondément partagés.
La plus grande histoire jamais contée (The Greatest Story Ever Told, 1965) fut réalisée par George Stevens en tant que série radiophonique en 1947. Elle raconte la vie de Jésus (Max von Sydow) telle que les Évangiles canoniques la racontent, de l’arrivée des Mages dans la grotte de Bethléem à la fuite en Égypte, jusqu’au Baptême de Jésus et au début des prédications, à Son arrivée à Jérusalem, à la Cène et, ensuite, à l’arrestation, le procès, la Passion et la mort. Avec un budget millionnaire, le film est probablement le plus spectaculaire transposition cinématographique de la vie de Jésus, tournée dans le respect spirituel et philologique dû au sujet.
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